Théâtre : L'avare

Le metteur en scène Olivier Lopez achève son diptyque sur la thématique de l’argent avec L’Avare. Le conflit familial se révèle ici dans ses dimensions intime autant que sociale.

Second volet d’un diptyque interrogeant la thématique de « l’argent, source de bonheur et de conflit pour le cercle intime et familial », L’Avare créé par Olivier Lopez prolonge la réflexion en éclairant de manière singulière les relations intergénérationnelles et les multiples frottements entre tradition et modernité qui structurent la pièce.

Attentive au réel, aux failles et dérives de notre époque, qui le plus souvent ne sont qu’avatars de problématiques atemporelles, la compagnie La Cité Théâtre s’empare de la comédie de Molière afin d’en révéler les ressorts et les conflits, exacerbés par la folle avarice d’Harpagon. Tyran domestique sous l’emprise d’une jouissance de possession, Harpagon, ici « doux et inquiet » plutôt qu’agressif, demeure prisonnier d’un attachement au passé mortifère.

« L’Avare est ici un traditionaliste, un conservateur, un capitaliste qui poursuit le projet de s’enrichir de manière quasi-dogmatique » souligne le metteur en scène, qui intègre au cœur du comique des enjeux socio-économiques et culturels révélant toutes sortes d’enfermements. Du Grand Siècle au nôtre, la dialectique entre fidélité aux règles et désir d’émancipation se joue encore et encore.

Avec Olivier Broche dans le rôle d’Harpagon, l’ensembl